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CHAPITRE VI

LES NON-CITOYENS. — RÉFORME DE LA CONSTITUTION



Fusion des cités palatine et quirinale.L’histoire d’une nation, de la nation italique entre toutes, offre le phénomène d’un vaste synœcisme. Déjà la Rome primitive, celle, du moins, dont la connaissance nous est parvenue, est une cité due à une triple fusion : les incorporations de même nature n’y cessent que quand l’État romain est arrivé à la consolidation parfaite de ses éléments. Laissons de côté l’antique association des Ramniens, des Titiens et des Lucères : nous n’en savons que le fait nu. Une autre incorporation plus récente est celle qui réunit les gens de la Colline à la Rome palatine. Quand elles se confondirent, les deux cités avaient, ce semble, des institutions semblables ; et l’œuvre même de la fusion eut à choisir entre leur maintien à l’État séparé, et en double, et la suppression des unes par l’extension des autres sur le corps entier de l’État nouveau. En ce qui touche les choses saintes et le sacerdoce, le statu quo fut conservé. Rome eut par suite ses deux corporations de Saliens et de Luperques ; son double prêtre de Mars ; l’un, sur le Palatin, qui s’appela proprement du nom du Dieu ; l’autre sur la