Page:Molière - Monsieur de Pourceaugnac, 1894.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée

Julie
Aie aussi l’œil au guet, Nérine, et prends bien garde qu’il ne vienne personne.

Nérine
Reposez-vous sur moi, et dites hardiment ce que vous avez à vous dire.

Julie
Avez-vous imaginé pour notre affaire quelque chose de favorable ? et croyez-vous, Éraste, pouvoir venir à bout de détourner ce fâcheux mariage que mon père s’est mis en tête ?

Éraste
Au moins y travaillons-nous fortement ; et déjà nous avons préparé un bon nombre de batteries pour renverser ce dessein ridicule.

Nérine
Par ma foi ! voilà votre père.

Julie
Ah ! séparons-nous vite.

Nérine
Non, non, non, ne bougez : je m’étais trompée.

Julie
Mon Dieu ! Nérine, que tu es sotte de nous donner de ces frayeurs !

Éraste
Oui, belle Julie, nous avons dressé pour cela quantités de machines, et nous ne feignons point de mettre tout en usage, sur la permission que