Page:Molière - L’Avare 1669.djvu/129

Cette page n’a pas encore été corrigée

Vous avez raison. Laissez-moi lui parler et demeurez là (Il vient trouver Cléante à l’autre bout du théâtre.)

Cléante

Eh bien, oui, puisqu’il veut te choisir pour juge, je n’y recule point, il ne m’importe qui ce soit, et je veux bien aussi me rapporter à toi, maître Jacques, de notre différend.

MAITRE JACQUES__ C’est beaucoup d’honneur que vous me faites.

Cléante

Je suis épris d’une jeune personne qui répond à mes vœux et reçoit tendrement les offres de ma foi, et mon père s’avise de venir troubler notre amour par la demande qu’il en fait faire.

MAITRE JACQUES__ Il a tort assurément.

Cléante

N’a-t-il point de honte, à son âge, de songer à se marier ? Lui sied-il bien d’être encore amoureux ? et ne devrait-il pas laisser cette occupation aux jeunes gens ?

Maître Jacques

Vous avez raison, il se moque. Laissez-moi lui