À vous mettre en lieu sûr je m’offre pour conduite,
Et veux accompagner jusqu’au bout votre fuite.
Las ! que ne dois-je point à vos soins obligeans ?
Pour vous en rendre grâce, il faut un autre temps ;
Et je demande au ciel de m’être assez propice
Pour reconnoître un jour ce généreux service.
Adieu. Prenez le soin, vous autres…
Nous songerons, mon frère, à faire ce qu’il faut.
Scène VII.
ORGON, ELMIRE, CLÉANTE, MARIANE,
VALÈRE, DAMIS, DORINE.
Tout beau, monsieur, tout beau ! ne courez point si vite :
Vous n’irez pas fort loin pour trouver votre gîte ;
Et, de la part du prince, on vous fait prisonnier.
Traître ! tu me gardois ce trait pour le dernier :
C’est le coup, scélérat, par où tu m’expédies ;
Et voilà couronner toutes tes perfidies !
Vos injures n’ont rien à me pouvoir aigrir ;
Et je suis, pour le ciel, appris à tout souffrir.
La modération est grande, je l’avoue.
Comme du ciel l’infâme impudemment se joue !
Tous vos emportemens ne sauroient m’émouvoir,
Et je ne songe à rien qu’à faire mon devoir.
Vous avez de ceci grande gloire à prétendre ;
Et cet emploi pour vous est fort honnête à prendre.
Un emploi ne sauroit être que glorieux,