Page:Molière - Œuvres complètes, CL, 1888, tome 03.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MARIANE.

Au contraire : pour moi, c’est ce que je souhaite ;
Et je voudrois déjà que la chose fut faite.

VALÈRE.

Vous le voudriez ?

MARIANE.

Vous le voudriez ?Oui.

VALÈRE.

Vous le voudriez ? Oui.C’est assez m’insulter,
Madame ; et, de ce pas, je vais vous contenter.

Il fait un pas pour s’en aller.
MARIANE.

Fort bien.

VALÈRE, revenant.

Fort bien.Souvenez-vous au moins que c’est vous-même
Qui contraignez mon cœur à cet effort extrême.

MARIANE.

Oui.

VALÈRE, revenant encore.

Oui.Et que le dessein que mon âme conçoit
N’est rien qu’à votre exemple.

MARIANE.

N’est rien qu’à votre exemple.À mon exemple, soit.

VALÈRE, en sortant.

Suffit : vous allez être à point nommé servie.

MARIANE.

Tant mieux !

VALÈRE, revenant encore.

Tant mieux !Vous me voyez, c’est pour toute ma vie

MARIANE.

À la bonne heure.

VALÈRE, se retournant lorsqu’il est prêt à sortir.

À la bonne heure.Eh ?

MARIANE.

À la bonne heure. Eh ?Quoi ?

VALÈRE.

À la bonne heure. Eh ? Quoi ?Ne m’appelez-vous pas ?