Page:Molière - Œuvres complètes, CL, 1888, tome 03.djvu/343

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lui, qui connoît sa dupe, et qui veut en jouir,
Par cent dehors fardés a l’art de l’éblouir ;
Son cagotisme en tire à toute heure des sommes,
Et prend droit de gloser sur tous tant que nous sommes.
Il n’est pas jusqu’au fat qui lui sert de garçon
Qui ne se mêle aussi de nous faire leçon ;
Il vient nous sermonner avec des yeux farouches,
Et jeter nos rubans, notre rouge et nos mouches.
Le traître, l’autre jour, nous rompit de ses main
Un mouchoir qu’il trouva dans une Fleur des Saints,
Disant que nous mêlions, par un crime effroyable,
Avec la sainteté les parures du diable.


Scène III.

ELMIRE, MARIANE, DAMIS, CLÉANTE,
DORINE.
ELMIRE, à Cléante.

Vous êtes bien heureux de n’être point venu
Au discours qu’à la porte elle nous a tenu.
Mais j’ai vu mon mari ; comme il ne m’a point vue.
Je veux aller là-haut attendre sa venue.

CLÉANTE.

Moi, je l’attends ici pour moins d’amusement ;
Et je vais lui donner le bon jour seulement.


Scène IV.

CLÉANTE, DAMIS, DORINE.
DAMIS.

De l’hymen de ma sœur touchez-lui quelque chose.
J’ai soupçon que Tartuffe à son effet s’oppose,
Qu’il oblige mon père à des détours si grands
Et vous n’ignorez pas quel intérêt j’y prends…
Si même ardeur enflamme et ma sœur et Valère,
La sœur de cet ami, vous le savez, m’est chère,
Et, s’il falloit…

DORINE.

Et, s’il falloit…Il entre.