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monsieur diafoirus.

De même qu’en toute autre,

argan.

De vous faire connoître, monsieur,

monsieur diafoirus.

Nous serons toujours prêts, monsieur,

argan.

Qu’il est tout à votre service.

monsieur diafoirus.

À vous témoigner notre zèle. (À son fils.) Allons, Thomas, avancez. Faites vos compliments.

thomas diafoirus, à monsieur Diafoirus[1].

N’est-ce pas par le père qu’il convient de commencer ?

monsieur diafoirus.

Oui.

thomas diafoirus, à Argan.

Monsieur, je viens saluer, reconnoître, chérir et révérer en vous un second père, mais un second père auquel j’ose dire que je me trouve plus redevable qu’au premier. Le premier m’a engendré ; mais vous m’avez choisi. Il m’a reçu par nécessité ; mais vous m’avez accepté par grace[2]. Ce que je tiens de lui est un ouvrage de son corps ; mais ce que je tiens de vous est un ouvrage de votre volonté ; et, d’autant plus que les facultés spirituelles sont au-dessus des corporelles, d’autant plus je vous dois, et d’autant plus je tiens précieuse cette future filiation, dont je viens aujourd’hui vous rendre, par avance, les très humbles et très respectueux hommages.

toinette.

Vivent les collèges d’où l’on sort si habile homme !

thomas diafoirus, à Monsieur Diafoirus.

Cela a-t-il bien été, mon père ?

  1. Ici l’édition originale place cette indication : « Thomas Diafoirus est un grand benêt, nouvellement sorti des écoles, qui fait toutes choses de mauvaise grace et à contre-temps. »
  2. Thomas Diafoirus connaît ses auteurs, et il les met à contribution. Ce début de son compliment à Argan semble imité d’un passage du discours de Cicéron, Ad Quirites, post redditum : « A parentibus, id quod necesse erat, parvus sum procreatus : a vobis natus sum consularis. Illi mihi fratrem incognitum, qualis futurus esset, dederunt : vos spectatum et incredibili pietate cognitum reddidistis. » (Auger.)