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Scène II.

ARGAN, TOINETTE.
toinette, en entrant.

On y va.

argan.

Ah ! chienne ! ah ! carogne !

toinette, faisant semblant de s’être cogné la tête.

Diantre soit fait de votre impatience ! Vous pressez si fort les personnes, que je me suis donné un grand coup de la tête contre la carne d’un volet.

argan, en colère.

Ah ! traîtresse !…

toinette, interrompant Argan.

Ah !

argan.

Il y a…

toinette.

Ah !

argan.

Il y a une heure…

toinette.

Ah !

argan.

Tu m’as laissé…

toinette.

Ah !

argan.

Tais-toi donc, coquine, que je te querelle.

toinette.

Çamon, ma foi, j’en suis d’avis, après ce que je me suis fait.

argan.

Tu m’as fait égosiller, carogne.

toinette.

Et vous m’avez fait, vous, casser la tête : l’un vaut bien l’autre. Quitte à quitte, si vous voulez.

    Il prend une pilule, on lui a dit de se promener dans sa chambre ; mais il est en peine, et demeure tout court, parcequ’il a oublié si c’est en long ou en large ; cela me fit fort rire, et l’on applique cette folie à tout moment. »
    Lettres de Mmede Sévigné, Paris, Blaise. 1820, in-8o, t. IV, p. 469.