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Les Fourberies de Scapin.

Géronte.

Je dis que le jeune homme est un pendard, un insolent, qui sera puni par son père du tour qu’il lui a fait ; que l’Égyptienne est une malavisée, une impertinente, de dire des injures à un homme d’honneur, qui saura lui apprendre à venir ici débaucher les enfants de famille ; et que le valet est un scélérat, qui sera par Géronte envoyé au gibet avant qu’il soit demain.


Scène IV.

ZERBINETTE, SYLVESTRE.
Sylvestre.

Où est-ce donc que vous vous échappez ? Savez-vous bien que vous venez de parler là au père de votre amant ?

Zerbinette.

Je viens de m’en douter, et je me suis adressée à lui-même sans y penser, pour lui conter son histoire.

Sylvestre.

Comment, son histoire ?

Zerbinette.

Oui, j’étois toute remplie du conte, et je brûlois de le redire. Mais qu’importe ? Tant pis pour lui. Je ne vois pas que les choses, pour nous, en puissent être ni pis ni mieux.

Sylvestre.

Vous aviez grande envie de babiller ; et c’est avoir bien de la langue que de ne pouvoir se taire de ses propres affaires.

Zerbinette.

N’aurait-il pas appris cela de quelque autre ?


Scène V.

ARGANTE, ZERBINETTE, SYLVESTRE.
Argante, derrière le théâtre.

Holà ! Sylvestre.

Sylvestre, à Zerbinette.

Rentrez dans la maison. Voilà mon maître qui m’appelle.


Scène VI.

ARGANTE, SYLVESTRE.
Argante.

Vous vous êtes donc accordés, coquin, vous vous êtes