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Les Fourberies de Scapin.

Scapin.

La tendresse paternelle fera son office.

Argante.

Elle ne fera rien.

Scapin.

Oui, oui.

Argante.

Je vous dis que cela sera.

Scapin.

Bagatelles.

Argante.

Il ne faut point dire, Bagatelles.

Scapin.

Mon Dieu ! je vous connois, vous êtes bon naturellement.

Argante.

Je ne suis point bon, et je suis méchant quand je veux[1]. Finissons ce discours qui m’échauffe la bile. (À Sylvestre.) Va-t’en, pendard ; va-t’en me chercher mon fripon, tandis que j’irai rejoindre le seigneur Géronte, pour lui conter ma disgrâce.

Scapin.

Monsieur, si je vous puis être utile en quelque chose, vous n’avez qu’à me commander.

Argante.

Je vous remercie. (À part) Ah ! pourquoi faut-il qu’il soit fils unique ! et que n’ai-je à cette heure la fille que le ciel m’a ôtée, pour la faire mon héritière !


Scène VII.

SCAPIN, SYLVESTRE.
Sylvestre.

J’avoue que tu es un grand homme, et voilà l’affaire en bon train ; mais l’argent, d’autre part, nous presse pour notre subsistance, et nous avons de tous côtés des gens qui aboient après nous.

Scapin.

Laisse-moi faire, la machine est trouvée. Je cherche seulement dans ma tête un homme qui nous soit affidé, pour

  1. Molière a emprunté au Tartuffe le motif d’une partie de cette scène, qui se trouve aussi mot à mot dans le Malade Imaginaire.
    (Aimé Martin)