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ACTE II, SCÈNE III.

haussez la tête. Tournez la pointe du pied en dehors. La, la, la. Dressez votre corps.

MONSIEUR JOURDAIN.

Hé !

LE MAÎTRE DE MUSIQUE.

Voilà qui est le mieux du monde.

MONSIEUR JOURDAIN.

À propos ! apprenez-moi comme il faut faire une révérence pour saluer une marquise ; j’en aurai besoin tantôt.

LE MAÎTRE À DANSER.

Une révérence pour saluer une marquise ?

MONSIEUR JOURDAIN.

Oui. Une marquise qui s’appelle Dorimène.

LE MAÎTRE À DANSER.

Donnez-moi la main.

MONSIEUR JOURDAIN.

Non. Vous n’avez qu’à faire ; je le retiendrai bien.

LE MAÎTRE À DANSER.

Si vous voulez la saluer avec beaucoup de respect, il faut faire d’abord une révérence en arrière, puis marcher vers elle avec trois révérences en avant, et à la dernière vous baisser jusqu’à ses genoux.

MONSIEUR JOURDAIN.

Faites un peu. (Après que le maître à danser a fait trois révérences.) Bon.


Scène II.

MONSIEUR JOURDAIN, LE MAÎTRE DE MUSIQUE, LE MAÎTRE À DANSER, UN LAQUAIS.
LE LAQUAIS.

Monsieur, voilà votre maître d’armes qui est là.

MONSIEUR JOURDAIN.

Dis-lui qu’il entre ici pour me donner leçon. (Au maître de musique et au maître à danser.) Je veux que vous me voyiez faire.


Scène III.

MONSIEUR JOURDAIN, UN MAÎTRE D’ARMES, LE MAÎTRE DE MUSIQUE, LE MAÎTRE À DANSER, UN LAQUAIS, tenant deux fleurets.
LE MAÎTRE D’ARMES, après avoir pris les deux fleurets de la main du laquais, et en avoir présenté un à monsieur Jourdain.

Allons, monsieur, la révérence. Votre corps droit. Un peu