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PREMIER SUISSE.

Fous, mameselle, fouloir finir rechouir fous à la Crève ? Nous faire foir à fous un petit pendement pien choli.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Je vous rends grâce.

SECOND SUISSE.

L’est un gentilhomme limossin, qui sera pendu chentiment à un grand potence.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Je n’ai pas de curiosité.

PREMIER SUISSE.

Li est là un petit teton qui l’est trôle.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Tout beau !

PREMIER SUISSE.

Mon foi, moi couchair pien afec fous.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Ah ! c’en est trop ! et ces sortes d’ordures-là ne se disent point à une femme de ma condition.

SECOND SUISSE.

Laisse, toi ; l’est moi qui le veut couchair afec elle pour mon pistole.

PREMIER SUISSE.

Moi, ne fouloir pas laisser.

SECOND SUISSE.

Moi, ly fouloir, moi.

(Les deux Suisses tirent monsieur de Pourceaugnac avec violencr.)
PREMIER SUISSE.

Moi, ne faire rien.

SECOND SUISSE.

Toi, l’afoir menti.

PREMIER SUISSE.

Parti, toi, l’afoir menti toi-même.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Au secours ! À la force !


Scène IV.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, UN EXEMPT, DEUX ARCHERS, DEUX SUISSES.
L’EXEMPT.

Qu’est-ce ? Quelle violence est-ce là ? et que voulez vous