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LE PREMIER AVOCAT, chante celles-ci :

La polygamie est un cas,
Est un cas pendable.

(Monsieur de Pourceaugnac, impatienté, les chasse.)

FIN DU SECOND ACTE.



ACTE TROISIÈME.


Scène I.

ÉRASTE, SBRIGANI.
SBRIGANI.

Oui, les choses s’acheminent où nous voulons, et comme ses lumières sont fort petites, et son sens le plus borné du monde, je lui ai fait prendre une frayeur si grande de la sévérité de la justice de ce pays, et des apprêts qu’on faisoit déjà pour sa mort, qu’il veut prendre la fuite ; et, pour se dérober avec plus de facilité aux gens que je lui ai dit qu’on avoit mis pour l’arrêter aux portes de la ville, il s’est résolu à se déguiser ; et le déguisement qu’il a pris est l’habit de femme[1].

ÉRASTE.

Je voudrois bien le voir en cet équipage.

SBRIGANI.

Songez, de votre part, à achever la comédie ; et tandis que je jouerai mes scènes avec lui, allez-vous-en… (Il lui parle bas à l’oreille.) Vous entendez bien ?

ÉRASTE.

Oui.

SBRIGANI.

Et lorsque je l’aurai mis où je veux…

(Il lui parle à l’oreille.)
ÉRASTE.

Fort bien.

  1. Var. Est l’habit d’une femme.