Qui, dans nos soins communs pour ce jeune miracle,
Aux vœux de son rival portera plus d’obstacle :
Préparez vos efforts, et vous défendez bien,
Sûr que de mon côté je n’épargnerai rien.
Ah ! Mascarille !
Quoi ?
J’ai dans ma passion toutes choses contraires :
Léandre aime Célie, et, par un trait fatal,
Malgré mon changement, est encor mon rival[1].
Léandre aime Célie !
Il l’adore, te dis-je.
Tant pis
Toutefois j’aurois tort de me désespérer ;
Puisque j’ai ton secours, je puis me rassurer;
Je sais que ton esprit, en intrigues fertile,
N’a jamais rien trouvé qui lui fût difficile;
Qu’on te peut appeler le roi des serviteurs,
Et qu’en toute la terre…
Quand nous faisons besoin, nous autres misérables,
Nous sommes les chéris et les incomparables ;
Et dans un autre temps, dès le moindre courroux,
Nous sommes les coquins qu’il faut rouer de coups.
Ma foi ! tu me fais tort avec cette invective.
Mais enfin discourons un peu de ma captive :
Dis si les plus cruels et plus durs sentiments
- ↑ Var. Malgre mon changement est toujours mon rival