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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

de même du calcium qui s’entoure de suite d’une gaine blanche de fluorure insoluble.

Le magnésium et l’aluminium sont décapés, mais l’attaque ne paraît pas être énergique. Si l’aluminium est maintenu au rouge sombre, la combinaison se produit avec une vive incandescence. Le résidu examiné ensuite au microscope est formé de petits globules métalliques fondus recouverts d’une couche transparente de fluorure d’aluminium.

Le fer et le manganèse réduits en poudre et légèrement chauffés brûlent avec étincelles.

Le plomb est attaqué à froid avec formation de fluorure blanc. Il en est de même de l’étain bien décapé dont l’attaque est activée par une faible élévation de température.

En présence du mercure, absorption complète, à la température ordinaire, avec formation de protofluorure de mercure, de couleur jaune clair. Cette substance recueillie et chauffée dans un petit tube de verre fournit du mercure et du fluorure de silicium.

L’argent légèrement chauffé se recouvre d’une couche de fluorure de couleur foncée et d’aspect satiné soluble dans l’eau.

À froid, l’or et le platine ne sont pas attaqués. Chauffé à une température de 300° à 400° le platine se recouvre en présence de ce gaz d’une poussière de couleur marron. Ce composé, porté au rouge sombre, se détruit en laissant du noir de platine et régénérant un gaz capable de se combiner au silicium froid avec incandescence. L’or produit une réaction identique.

L’iodure de potassium solide, mis au contact de ce gaz, noircit aussitôt. L’iode mis en liberté peut être dissous par le chloroforme ou le sulfure de carbone, qui prennent de suite une coloration foncée. L’iodure de plomb et l’iodure de mercure sont décomposés avec incandescence. Il se dégage d’abondantes vapeurs d’iode, qui sont aussitôt