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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

ment autour de la tige de platine. Seulement on peut voir ces bulles diminuer de diamètre à mesure qu’elles traversent le fluorure d’arsenic, de sorte que, lorsqu’elles arrivent à la surface du liquide, elles n’ont plus qu’un volume presque imperceptible.

La décomposition du fluorure d’arsenic se produit donc bien, mais le gaz formé autour de l’électrode négative est absorbé aussitôt par le trifluorure qui, sans doute, passe à l’état de pentafluorure.

L’expérience pourrait-elle être continuée avec succès lorsque la majeure partie du trifluorure sera transformée en pentafluorure ? Cela n’est pas probable. Il est à croire que ce pentafluorure, si l’on pouvait ainsi le produire en assez grande quantité, réagirait à son tour sur l’arsenic pulvérulent qui est en suspension dans le liquide et l’attaquerait pour régénérer du trifluorure.

Nous étions arrivé dès lors à comprendre et à expliquer l’action du courant sur le trifluorure d’arsenic ; ayant essayé vainement de préparer par des procédés chimiques un pentafluorure d’arsenic, il ne nous restait plus qu’à continuer ces recherches sur un autre composé fluoré.

J’ajouterai que, si cette étude, poursuivie pendant longtemps, ne m’a pas donné le fluor, elle m’a fourni de précieux renseignements sur l’électrolyse des composés fluorés liquides ; elle m’a habitué à ces expériences délicates et m’a conduit enfin à la décomposition de l’acide fluorhydrique anhydre.


CHAPITRE IV.
ÉLECTROLYSE DE L’ACIDE FLUORHYDRIQUE RENFERMANT DU FLUORHYDRATE DE FLUORURE DE POTASSIUM, ET ISOLEMENT DU FLUOR.


Il était impossible d’utiliser, dans ces nouvelles recherches, l’appareil qui nous avait servi (fig. 3) dans l’élec-