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H. MOISSAN.

fluorure de silicium et de silice, cette dernière provenant de la préparation de l’acide fluosilicique. Le gaz obtenu qui renfermait encore de l’acide fluorhydrique passait dans un tube rempli de coton de verre et maintenu au rouge sombre. Grâce à cette disposition, on peut obtenir avec facilité du fluorure de silicium exempt de vapeurs d’acide fluorhydrique.

Cette expérience a été variée de différentes façons : on a fait passer, par exemple, sur la mousse de platine portée au rouge, un mélange de fluorure de silicium et d’oxygène préparé par le bioxyde de manganèse et l’acide sulfurique. Le gaz recueilli n’était pas doué de propriétés nouvelles.

CHAPITRE III.
ÉLECTROLYSE DU FLUORURE D’ARSENIC.


Ainsi que je le faisais remarquer dans les généralités de ce Mémoire, le fluorure d’arsenic, corps liquide à la température ordinaire, composé binaire formé d’un corps solide, l’arsenic, et d’un corps gazeux, le fluor, semblait se prêter dans d’excellentes conditions à des expériences d’électrolyse. Aussi, dès le début de mes recherches sur les combinaisons du fluor et des métalloïdes, avais-je tenté cette expérience.

Du fluorure d’arsenic bien pur est placé dans un creuset de platine, qui sert d’électrode négative annulaire. Un fil de platine de petit diamètre, en contact avec le pôle positif, arrivait au milieu du creuset suivant son axe et s’arrêtait à un demi-centimètre du fond. Si l’on fait agir dans ces conditions le courant produit par 3 éléments Grenet, on voit l’arsenic former une couche noire sur la surface du creuset, mais aucun gaz ne se dégage au pôle positif. Cependant, si l’on trempe le fil de platine dans une solution d’iodure de potassium additionnée d’empois d’amidon, on obtient des stries bleues qui tombent lente-