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L’un disait à l’autre :

— À quoi bon ? Pour un homme qui nous paie mal !

— Et qui nous lâchera, la campagne terminée ! ajoutait l’autre.

Et tous deux conclurent.

— C’eût été trop bête !

Les deux adversaires me rappelèrent la terrible aventure qui illustra, au pays de Gascogne, les noms de Pescaire et de Cassaire.

Dans une petite ville du Midi, voisine de la république d’Andorre, deux journalistes polémiquaient furieusement. Le premier s’appelait Pescaire, et défendait la monarchie, cette année-là ; le second avait nom Cassaire, et combattait pour la République, en attendant mieux. Si peu que vous ayez lu de journaux de province, vous savez à quel ton aigu montent les polémiques. Pescaire affirmait que Cassaire était une ca-