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de Mme Henry avec le ton de la presse militariste, chaque fois que celle-ci parle de Mme Alfred Dreyfus et de Mme Émile Zola !

Oui, souvenons-nous !… Il n’est pas de boue, pas d’infamies, pas d’outrages brutaux ou voilés, il n’est pas d’insinuations mensongères et lâches qui aient été épargnés à ces deux nobles femmes, dont les maris souffrirent les pires tortures, déchaînèrent les pires huées de la haine et de la mort, Dreyfus, pour n’avoir pas été le faussaire et le traître que fut, peut-être, Henry ; Zola, pour avoir voulu, dans un héroïque élan d’humanité, la justice.