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Pendant ce temps, Mirbeau, à qui vos mouchards avaient fait croire que F. de Pressensé et P. Quillard étaient arrêtés, allait chez le commissaire de police les réclamer ou demander à être arrêté comme eux. Il lui fut répondu avec la goujaterie de style. Puis, pendant que vos gens allaient boire ou se coucher, nos amis, redevenus maîtres de la rue, venaient, en foule compacte, acclamer sous les fenêtres de l’hôtel Tivolier ceux à qui vous aviez si habilement fermé la bouche. Mirbeau, seul rentré alors, leur lança du haut du balcon le cri qui demeurera le nôtre de : « Vive la Révolution ! » et ils se répandirent dans la ville en répétant ce cri que vous entendrez demain à Paris si vos provocations continuent.