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— Vous m’étonnez beaucoup… Car, enfin, connaissez-vous bien le dossier ?… L’avez-vous soigneusement étudié ?… L’avez-vous vu, seulement ?…

— Mais non !… Et pourquoi l’aurais-je vu ?… Cela ne me regarde pas… et c’eût été bien inutile !… Quand un homme comme le général de Boisdeffre…, le chef d’État-Major de l’armée, ne l’oublions pas…, vient me donner sa parole d’honneur que Dreyfus est coupable, qu’il a de sa culpabilité, « des preuves écrasantes, écrasantes… » ah ! je n’ai qu’à m’incliner… Qu’est-ce que vous voulez que le dossier m’apprenne de plus ?…