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Mais comment l’étudient-ils ?… Et comment peuvent-ils, sans un guide sûr, avancer, parmi les traquenards, les embûches et les fondrières, dans ce dédale effrayant de pièces fausses, de documents falsifiés, de faux témoignages ?… Comment peuvent-ils marcher, dans ces ténèbres de jour en jour épaissies, sans une autre lumière que celle de la lampe du lampiste Gribelin ?… Par quelle persistante aberration, ou par quelle timidité coupable, n’ont-ils pas songé, n’ont-ils pas voulu interroger le colonel Picquart, qui tient tous les fils de l’affaire ?… Et pourquoi s’obstinent-ils à n’accepter de renseignements et de leçons