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sanglant tant de vierges dans Israël… Et toi, Priape, le patron des fouteurs ! je t’invoque ; qu’une ivresse lubrique me saisisse auprès de ma vieille, je t’offre le sacrifice de toutes ses perfections… Qu’elle crève en foutant… c’est un holocauste digne de toi.

On s’imagine bien que la matinée ne se passa pas sans que je me rende chez ma bonne. On m’introduit au petit jour. Le fidèle Macao me donne des conseils pour plaire à madame, et je lui sacrifie une parcelle de mon or pour en gagner un monceau. Ma vieille me reçoit avec toutes les grâces possibles… mais, ô surprises !… avez-vous jamais vu une pomme que l’on place sur le récipient d’une machine pneumatique ! Chaque coup de piston semble lui rendre sa fraîcheur ; sa peau ridée devient lisse, et les rayons du jour qui s’y réfléchissent y donnent un vermeil