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per d’une mijaurée qui s’avise d’avoir de la pudeur ? Que tous les raffinemens de la débauche viennent investir sa jeune âme, qu’elle soit ivresse, crapuleuse ; que les plus sales propos assaisonnent les actions les plus débordées… Voilà un sujet cela. On applaudit l’écolière ; tout le monde la court, se l’enlève, se l’arrache, et l’on élève le maître aux nues.

Mais ce n’est encore là que l’écorce ; l’effervescence des sens, des liqueurs traîtresses peuvent en faire autant des autres ; et si elle n’avait pas cet avantage, elle ne serait pas distinguée. Mon éducation manquée ne mériterait pas d’éloges. Je veux donc corroder tous les germes de vertu qui pourraient s’élever encore, détruire les principes de la sensibilité, ajouter, s’il est possible, à la vileté du sang dont elle est sortie ; qu’elle devienne arabe, corsaire, sans