Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/193

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 37 )


est animé. Déjà ses caresses prennent plus d’énergie ; elle ose appuyer sur ma langue une langue plus agile… Tous les lieux sont pour nous le sanctuaire de l’amour, la plaine au coucher du soleil, le bocage au midi, au matin la prairie ; sans se masquer d’une feinte pudeur, elle laisse parler ses désirs ; elle sait qu’ils sont innocens, et que je partage son plaisir à les satisfaire.

Ma Nanette, lui disais-je un jour, l’ambition de la rose était donc bien forte en toi pour te faire craindre l’amour et ses caresses. — Bon, me répondit-elle, si j’ai été sage, c’est que je n’y pensais pas ; j’étais tranquille ; tous nos garçons ne me donnaient aucune émotion. — Mais Nanette, ton cœur ? — Ah ! c’est vous qui lui avez appris à parler. — (Je l’embrasse.) Tu m’aurais donc sacrifié ta gloire ? — Mais, dame, est-ce que vous ne valez

  Tome II.
4