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nerez-vous ? Des gentillâtres ou des bégueules. Vous êtes pardieu le seul galant homme que j’aie trouvé dans ces cantons. — En vérité, dit-il, en s’adressant au curé, il me raccommoderait avec la jeunesse ; jamais à cet âge on n’eut tant de raison.

Le même jour, je tiens compagnie à la baronne, dans une promenade. Son mari ne put pas être en tiers à cause d’un catarrhe, et il fut presque obligé de se fâcher, pour me forcer à lui aller préparer des cornes. Je ne perdis pas de temps. Après quelques propos vagues, j’en vins à ma déclaration.

Ce ne sera pas vous offenser, ma belle dame, que de vous plaindre. Ma conduite, depuis que je suis chez vous, a dû vous faire comprendre que je ne suis pas venu sans dessein. Ce dessein est de vous plaire ; je vous aime, je désire que vous m’aimiez. Si je vous con-