Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
( 26 )

man, il est votre fils, il est mon mari, et je l’aime toujours. D’Obricourt, furieux, invoqua mon témoignage ; moi, je dis que je ne savais rien ; que j’avais bien eu une lettre, mais ignorant ce qu’elle contenait… Ce ne fut pas tout ; il y eut séparation, et la mère qui vient de mourir, assure vingt mille livres de rentes à sa belle-fille indépendantes de monsieur son époux.

Lassé de fesser des lièvres et de tuer des lapins, plus encore du ton des campagnards, je m’enfuis sur les bords de la Somme. Là, un antique château bien noir, bien triste, bien vilain, atteste que depuis l’an treize-cent, il est le logis des hiboux et des chouettes du canton. Le vieux baron qui l’habite ne déroge point à si bonne compagnie ; son humeur est revêche, sa figure hideuse, son corps usé… Pour de l’esprit, son arbre généalogique l’a dispensé d’en