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régnait dans tous mes propos, devinrent mes partisans aussi zélés qu’ils avaient d’abord été prévenus contre moi.

Quand tout le monde se fut retiré, nous fîmes un tour de promenade ; nous soupâmes, et, notre élève étant couché, nous entrâmes chez Mme Valbouillant avec la jeune Babet, qui, depuis la scène du matin, devait se trouver dorénavant de tous nos plaisirs. Les travaux de la nuit et de la matinée précédente nous avaient rendus un peu plus modérés sur l’article des désirs. Valbouillant me demanda comment, si jeune, je pouvais avoir si bien approfondi les diverses ressources de la volupté. Je lui répondis par le récit de ce qui s’était passé entre le père Natophile et moi.

— Comment, s’écrièrent à la fois mes trois auditeurs, des coups de verges ont allumé vos premiers désirs ?

— Oui, certes, et à tel point que je ne pouvais plus résister à leur vivacité.

— C’est un phénomène.

— Phénomène qui ne manque jamais d’arriver, et dans l’état où nous sommes tous à présent, il ne manquerait sûrement pas son effet.

— Vous plaisantez, l’abbé ?

— Non, madame. Vous voyez mon humiliation.

— Fi donc, Hic et Hec, cachez cette misère.

— Eh bien, madame, le secours d’un balai de bouleau, en moins de deux minutes, lui rendrait toute sa gloire.

— Croyez-vous que cela fasse le même effet sur mon mari ?