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PATRONAGE DES ESCLAVES.


ORGANISATION ET EXERCICE DU PATRONAGE


Bourbon


1 procureur du Roi et 2 substituts à Saint-Denis
1 procureur du Roi et 1 substitut à Saint-Paul.

L*ordonnance du 5 janvier 1840 a été publiée à Bourbon le 9 juin suivant Le procureur général a donné, pour sa mise à exécution, des instruction très-développées aux procureurs du Roi. Ces instructions ne contenant rien de particulier sur le service matériel des visites, nous n’avons à en donner ici que l’extrait ci-après. On en trouvera les autres parties les plus importantes dans les chapitres suivants.

"Vous aurez à ne pas vous arrêter trop longtemps dans les parties les plus peuplées des quartiers de votre ressort, le régime de leurs esclaves étant mieux connu ; mais je vous conseillerai de vérifier, dans chaque quartier, l’état des noirs de quelques habitations, de manière à ce que l’ensemble des habitations visitées comprenne un certain nombre de celles, 1° qui comportent de nombreux ateliers ; 2° qui n’ont que des bandes peu considérables ; 3° enfin, qui n’ont que très-peu d’esclaves. De cette sorte, trois ordres d’intérêts différents, trois catégories du système, des usages disciplinaires et du régime intérieur auront été étudiés, et les tournées subséquentes vous permettront bientôt d’avoir une vue générale parfaitement arrêtée."

Depuis lors, des instructions analogues à celles que nous avons relatées plus haut pour la Martinique (page 11), ont été adressées à M. le gouverneur de Bourbon.

Les magistrats inspecteurs ont £ait, d’ailleurs, sur la périodicité des visites des observations qui méritent d’être consignées ici.

"Depuis la promulgation de l’ordonnance du 5 janvier 1840 dans la colonie, cinq tournées seulement ont été faites, je crois ; et il résulte de la comparaison du chiffre des habitations inspectées avec le chiffre total des habitations de l’arrondissement, qu’il reste encore à visiter plus des deux cinquièmes des propriétaires d’esclaves. A quelques exceptions près, les habitations qui sont dans le voisinage de la route royale, ont seules été l’objet de l’attention du ministère public; c’était bien par là, en effet, qu*il convenait de conunencer, car là se trouvent les établissements de premier ordre et la grande majorité de la population esclave. Ainsi, de la Possession à Saint-Philippe, les deux points extrêmes de l’arrondissement Sous le vent, il est peu d’habitations, du premier et même du second ordre, avoisinant les routes, qui aient échappé à l’œil des officiers du parquet et sur lesquelles d’heureuses amélioratiom n’attestent leur passage. Vous trouverez cependant, sur le tableau joint à ce rapport, huit ou dix noms qui ont déjà figurés sur les tableaux précédents ; ce sont les noms de propriétaires qui m’avaient été signalés les uns en bien, les autres en mal. Je me suis présenté chez les premiers pour me donner une idée d’un établissement parfai-