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VICTOR HUGO

(1802-1885)

En citant ici Victor Hugo, nous ne prétendons pas le ranger au nombre des Humoristes. Mais dans un ouvrage consacré, en même temps qu’aux humoristes, à l’humour, nous avons pensé qu’il serait amusant de reproduire quelques pages où cet empereur des poètes lyriques a, pour ainsi dire, fait joujou avec sa lyre.

La gaieté calembouresque qu’on trouve dans les courts poèmes cités ci-dessous n’est d’ailleurs pas exceptionnelle chez Hugo. « Notre père, qui est aux cieux », comme l’appelait Mendès, aimait la farce, témoin le quatrième acte de Ruy Blas, qui est d’une verve aussi endiablée que bouffonne. Mangeront-ils, du Théâtre en liberté, déborde d’esprit et, disons-le, d’humour.

La lyre d’Hugo, qu’on a comparée à un orchestre, avait toutes les cordes. Nous avons cru devoir faire entendre ici un écho de cette corde-là.


LA FORÊT MOUILLÉE

Une forêt après la pluie. Foule de fleurs et de plantes. Au premier plan, lilas, acacias et faux ébéniers en fleur. Un ruisseau. Un étang. Un âne attaché à un arbre. Flaques d’eau dans l’herbe. Un rayon de soleil dans les feuilles. On voit écrit sur un poteau : il y a des pièges à loup.

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