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La galère apparaît, très peinturée. Clair de lune dans l’intervalle des collines de sable. Les rameurs sont assis sous la voile gonflée.

La nef a pris l’essor
Vers le golfe aux îles perlières.

Hylas est debout à l’avant ; il est tourné vers la maison de Briséïs.

Hylas

Ramez plus lentement, compagnons ! et plus près
De ces bois de lauriers pourprés :
Car nous passons devant les jardins qu’émerveille
Briséïs aux nymphes pareilles.

La nef traverse lentement l’intervalle, disparaît derrière la dune, pendant que l’équipage reprend la chanson du voyage.

Les marins

Hermès se mire dans la mer
En avant de notre carène.
Pour aller acheter dans Tyr ou dans Cyrène
Les beaux lins que rougit le coquillage amer,
Nous saurons braver d’un cœur fier
Les tempêtes et ta sirène.
Hermès se mire dans la mer
En avant de notre carène.

Hylas
derrière la dune

Jetez l’ancre et carguez les voiles ! Avant peu
Notre nef rouvrira son aile un instant close.
Il apparaît sur la hauteur.
Comme un voyageur s’arrête au milieu
Du voyage pour cueillir une rose,
Je veux encore d’un adieu
Saluer le toit où repose
La vierge Briséïs, mon amour et mon vœu !

Il a descendu le sentier et se trouve au milieu du théâtre ; il se tourne vers la fenêtre au delà de la terrasse.