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Dans l’affaiblissement des partis, dans le rapprochement plus ou moins désintéressé de beaucoup d’hommes d’opinion diverse, il semble que tout à l’heure il n’y ait plus que deux partis, comme il n’y a que deux esprits : L’esprit de vie et l’esprit de mort.

Situation bien autrement grande et dangereuse que celle des dernières années, quoique les secousses immédiates y soient moins à craindre. Que serait-ce, si l’esprit de mort, ayant dominé la religion, allait gagnant la société dans la politique, la littérature et l’art, dans tout ce qu’elle a de vivant ?

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Le progrès des hommes de mort s’arrêtera, espérons-le… Le jour a lui dans le sépulcre…. On sait, on va mieux savoir encore comment ces revenants ont cheminé dans la nuit…

Comment, pendant que nous dormions, ils avaient, à pas de loups, surpris les gens sans défense, les prêtres et les femmes, les maisons religieuses.

Il est à peine concevable combien de bonnes gens, de simples esprits, humbles frères, charitables sœurs, ont été ainsi abusés… Combien de couvents leur ont entr’ouvert la porte, trompés à cette voix doucereuse ; et maintenant ils y parlent ferme, et l’on a peur, et l’on sourit en tremblant, et l’on fait tout ce qu’ils disent.