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Si ce mot, prononcé au Collége de France, a surpris quelques personnes, il faut qu’à force d’esprit, nous ayons perdu le sens.

Grands esprits, qui rougiriez d’écouter la voix populaire, adressez-vous à la science, étudiez, et je le prédis, au bout de dix ans passés sur l’histoire et les livres des Jésuites, vous n’y trouverez qu’un sens : La mort de la liberté.

Le jour où l’on a dit ce mot, la Presse entière (chose nouvelle), s’est trouvée d’accord[1]. Partout où la Presse atteint, et plus bas encore dans les masses, il a retenti.

Ils n’ont imaginé que cette étrange réponse : « Nous n’existons pas… » On s’en vantait en avril ; en juin, l’on s’en cache.

Que sert de nier ? ne voyez-vous pas que personne ne se paiera de paroles. Criez liberté ! à votre aise, dites-vous de tel ou tel parti. Cela ne nous importe guère… Si vous avez le cœur jésuite, passez là, c’est le côté de Fribourg ; si vous êtes loyal et net, venez ici, c’est la France !

  1. On peut parler ainsi, lorsqu’une cause, embrassée par le Siècle, le Constitutionnel, et le Courrier, est défendue d’une part par les Débats et la Revue des Deux-Mondes, de l’autre par le National ; la Gazette même s’est déclarée contre les Jésuites dans la question du probabilisme.