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pouvant faillir, comme saint Pierre lui-même a failli, il en appelait au concile général, supérieur au pape, de tout ce que le pape décréterait contre lui. Cependant il craignait quelque violence subite on pouvait l’enlever de Wittemberg. « L’on t’a trompé, écrit-il à Spalatin, je n’ai point fait mes adieux au peuple de Wittemberg ; il est vrai que j’ai parlé à peu près comme il suit Vous le savez tous, je suis un prédicateur variable et peu fixe. Combien de fois ne vous ai-je pas quittés sans vous saluer ! Si la même chose arrivait encore et que je ne dusse point revenir, prenez que je vous ai fait mes adieux d’avance. »

(2 décembre.) « On me conseille de demander au prince qu’il m’enferme, comme prisonnier, dans quelque château, et qu’il écrive au légat qu’il me tient en lieu sûr, où je serai forcé de répondre. »

« Il est hors de doute que le prince et l’université sont pour moi. L’on me rapporte une conversation tenue sur mon compte à la cour de l’évêque de Brandebourg. Quelqu’un dit : Érasme, Fabricius et autres doctes personnages le soutiennent. Le pape ne s’en soucierait guère, répondit l’évêque, si l’université de Wittemberg et l’Électeur n’étaient aussi de son côté. Cependant Luther passa dans de vives craintes la fin de cette année 1518. Il songait à quitter l’Allemagne. « Pour n’attirer aucun danger sur Votre Altesse, voici que j’abandonne vos terres ; j’irai où me conduira la miséricorde de Dieu, me confiant à tout événement dans sa divine volonté. C’est pourquoi je salue respectueusement Votre Altesse ; chez quelque peuple que