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mené, par vanité et ambition, à un acte exécrable. La première chose que les hébertistes exigèrent du Comité, ce fut une organisation de l’armée révolutionnaire, qui laissât le choix du général au ministre, à Bouchotte, leur homme, et qui, par conséquent, assurât la place à Ronsin.

La dispute était entre deux systèmes. Les véritables militaires, Canclaux, Kléber, voulaient soumettre la Vendée. Les faux, comme Ronsin, Rossignol, désespérant de la soumettre, auraient voulu l’anéantir. Le Comité de salut public avait ordonné, le 26 juillet, de brûler les bois et les haies, de faire refluer toute la population dans l’intérieur. Le 2 août, il prescrivait de détruire et brûler les repaires des brigands.

Rossignol, arrivant à Fontenay devant les représentants Bourdon et Goupilleau, leur avait dit : Je vais brûler Cholet. Et peu après, quand on lui demanda des secours pour Parthenay, une ville patriote, saccagée par les Vendéens, il dit : Nous la brûlerons.

Ce mot, cette fatale équivoque, les repaires des brigands, comment donc fallait-il l’entendre ? Il n’y avait guère de ville de Vendée qui n’eût été forcée de donner passage ou refuge aux bandes royalistes.

Fallait-il brûler ces villes patriotes, qui, en 1792, par une vigoureuse initiative, avaient à elles seules éteint la guerre civile ? Pour couronne civique, à ces excellents citoyens on accordait l’exil, la faim,