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CHAPITRE VIII

LE 20 JUIN. — LES TUILERIES ENVAHIES, LE ROI MENACÉ.


Danger de l’anarchie. — Danger d’un coup d’État. — La Fayette écrit au roi de résister, 16 juin 1792. — Indécision, variations de l’Assemblée. — Qui prépara le 20 juin ? — Part que Danton put y avoir. — Discours d’un homme du peuple. — Robespierre contraire au mouvement. — Conciliabule chez Santerre. — L’Assemblée paraît autoriser le mouvement. — Marche inoffensive du peuple. — Les meneurs lui font forcer les portes du château. — Le roi surpris et menacé. — Sa foi et son courage. — Comment il amuse le peuple. — Courageuse fierté de la reine. — Pétion aux Tuileries. — Dernière résistance du roi. — Le peuple se lasse et s’écoule.


Les deux forces ennemies, la Révolution et la cour, se trouvaient placées en face, prêtes à se heurter, et front contre front.

Le roi, en usant du veto, son arme constitutionnelle, en acceptant la démission des ministres de la majorité, avait fait sortir le gouvernement des mains de l’Assemblée. L’Assemblée était le seul pouvoir reconnu en France ; ce qu’on pouvait lui ôter ne retournait point au roi. Ceci était seulement l’anéantissement du pouvoir et l’entrée dans l’anarchie.

Elle éclatait de toutes parts dans la nullité, l’inertie des autorités, même les plus populaires et sorties de