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CHAPITRE VII

L’ASSEMBLÉE INNOCENTE LE ROI (15-16 JUILLET 1791.)


Les constitutionnels obligés de garder, d’avilir le roi qu’ils veulent relever. — Leur double peur, Marat, etc. — La république moins difficile encore que la restauration de la royauté. — La royauté défendue à l’Assemblée par Salles et Barnave, 15 juillet 1791. — L’Assemblée détourne du roi les poursuites, elle poursuit Bouillé, etc. — Protestation au Champ de Mars. — Manœuvre orléaniste, aux Jacobins, pour faire demander la déchéance. — Les Jacobins constitutionnels se retirent aux Feuillants et préparent la répression, 16 juillet 1791. — L’Assemblée réprimande la municipalité, trop modérée. — Petite terreur constitutionnelle. — La pétition du Champ de Mars devient toute républicaine. — L’Assemblée s’engage pour le roi.


Les constitutionnels ont déployé en quinze jours beaucoup d’adresse et de ruse pour sauver la royauté ; ils vont y mettre de plus une déplorable vigueur. Et avec cela ils sont dupes. Les républicains ont marché plus droit ; ils ont montré, dans leur ignorance, une sorte de seconde vue ; ils eussent été aux Tuileries, dans le cabinet de la reine, qu’ils n’eussent point agi autrement.

Le 7 juillet, la reine a laissé le roi donner des pouvoirs écrits à Monsieur. Déjà Fersen avait été le joindre et les lui avait transmis verbalement.