CHAPITRE XX
L’écrivain distingué auquel nous devons la publication des Négociations de la France dans le Levant, dit que les lettres de Catherine de Médicis donnent l’idée d’une femme « simple, bonne et presque naïve, qui eut surtout le génie de l’amour maternel et lui dut ses hautes qualités politiques ».
Pour porter sur Catherine un jugement si favorable, il faudrait s’en remettre uniquement à ce qu’elle écrit elle-même. La naïveté apparente de ses lettres, leur grâce incontestable, sont du reste le charme propre à la langue de cour, vers la fin du seizième siècle. Tandis que les provinciaux, même hommes de génie, un Montaigne, un d’Aubigné, fatiguent par un travail constant, les grandes dames de l’époque, Catherine, Marie Stuart, Marguerite de Valois, écrivent au courant de la plume une langue déjà moderne, agréable et facile, où le peu qu’on trouve de formes antiques