blique ecclésiastique, sous son archevêque, prince d’empire, et son noble chapitre[1]. Mais l’éternelle guerre de la Franche-Comté contre l’Allemagne, y a rendu la féodalité plus pesante. La longue muraille du Jura avec ses deux portes de Joux et de la Pierre-Pertuis, puis les replis du Doubs, c’étaient de fortes barrières[2]. Cependant Frédéric-Barberousse n’y établit pas moins ses enfants pour un siècle. Ce fut sous les serfs de l’Église, à Saint-Claude, comme dans la pauvre Nantua de l’autre côté de la montagne, que commença l’industrie de ces contrées. Attachés à la glèbe, ils taillèrent d’abord des chapelets pour l’Espagne et pour l’Italie ; aujourd’hui qu’ils sont libres, ils couvrent les routes de la France de rouliers et de colporteurs.
Sous son évêque même, Metz était libre, comme Liège, comme Lyon ; elle avait son échevin, ses Treize, ainsi que Strasbourg. Entre la grande Meuse et la petite (la Moselle, Mosula), les trois villes ecclésiastiques, Metz, Toul et Verdun[3], placées en triangle, formaient un terrain neutre, une île, un asile aux
- ↑ De même à l’abbaye de Saint-Claude, transformée en évêché en 1741, les religieux devaient faire preuve de noblesse jusqu’à leur trisaïeul, paternel et maternel. Les chanoines devaient prouver seize quartiers, huit de chaque côté.
- ↑ La Franche-Comté est le pays le mieux boisé de la France. On compte trente forêts sur la Saône, le Doubs et le Lougnon. — Beaucoup de fabriques de boulets, d’armes, etc. Beaucoup de chevaux et de bœufs, peu de moutons ; mauvaises laines.
- ↑ App. 28.
le-Bon : Autre n’auray. Plusieurs monuments de Dijon portaient celle de Philippe-le-Hardi : Moult me tarde. — À Besançon naquit l’illustre diplomate Granvelle, chancelier de Charles-Quint, mort en 1564.