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HISTOIRE DE FRANCE

Cette maison épiscopale de Metz[1] réunissait deux avantages qui devaient lui assurer la royauté. D’une part, elle tenait étroitement à l’Église ; de l’autre, elle était établie dans la contrée la plus germanique de la Gaule. Tout d’ailleurs la favorisait. La royauté était réduite à rien, les hommes libres diminuaient de nombre chaque jour. Les grands seuls, leudes et évêques, se fortifiaient et s’affermissaient. Le pouvoir devait passer à celui qui réunirait les caractères de grand propriétaire et de chef des leudes. Il fallait de plus que tout cela se rencontrât dans une grande famille épiscopale, dans une famille ostrasienne, c’est-à-dire amie de l’Église, amie des barbares. L’Église, qui avait appelé les Francs de Clovis contre les Goths, devait favoriser les Ostrasiens contre la Neustrie, lorsque celle-ci, sous un Ébroin, organisait un pouvoir laïque, rival de celui du clergé.


La bataille de Testry, cette victoire des grands sur l’autorité royale, ou du moins sur le nom du roi, ne fit qu’achever, proclamer, légitimer la dissolution. Toutes les nations durent y voir un jugement de Dieu contre l’unité de l’Empire. Le Midi, Aquitaine et Bourgogne, cessa d’être France, et nous voyons bientôt ces contrées désignées, sous Charles-Martel, comme pays romains ; il pénétra, disent les chroniques, jusqu’en Bourgogne. À l’est et au nord, les ducs allemands, les Frisons, les Saxons, Suèves, Bavarois, n’avaient nulle

  1. App. 108.