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On voit par le premier discours de Vico, par ceux qui suivirent, et surtout par le dernier, qu’il méditait un grand et nouveau système propre à unir dans un seul principe toutes les sciences humaines et divines. Or, les sujets qu’il avait traités s’éloignaient trop de ce but. Il se félicita donc de n’avoir pas fait paraître ses discours, persuadé qu’il ne fallait pas surcharger de nouveaux livres la république des lettres déjà accablée, et que l’on ne devait publier que les ouvrages remplis d’importantes découvertes et d’utiles inventions. Mais, en 1708, l’Université royale ayant résolu de célébrer publiquement, et d’une manière solennelle, l’ouverture des études, et d’en faire hommage au roi par un discours qui fût prononcé en présence du cardinal Grimani, vice-roi de Naples, Vico eut l’heureuse idée d’exprimer à cette occasion un vœu digne de figurer parmi tous ceux qu’a émis Bacon dans son Novum Organum. Il traita des avantages et des inconvénients de notre manière d’étudier, en la comparant à celle des anciens dans toutes les parties de la science : il dit par quels moyens on pourrait parer aux inconvénients de la nôtre, ou, lorsqu’il serait impossible de le faire, comment on pourrait les compenser par les avantages que présenterait la méthode des anciens, si bien qu’une université de nos jours fût, comme un seul Platon, riche de toutes les connaissances que nous avons de plus que les anciens. Ainsi, toutes les sciences humaines et divines, identiques dans leur esprit et dans leurs rapports, présenteraient un ensemble systématique, et se donneraient la main sans que l’une fît tort à l’autre. Cette dissertation sortit in-12 la même année des presses de Felice