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Ait prætor), Vico fît usage d’une semblable formule, Ait jurisconsultus, et interpréta une à une et successivement toutes les paroles de la loi, pour qu’on ne pût l’accuser, ce qui arrive souvent dans ces sortes de concours, de s’être écarté du texte. Il aurait fallu être tout à fait ignorant pour chercher à déprécier son discours sous prétexte qu’il avait choisi le commencement d’un chapitre, car les lois dans les Pandectes ne sont point disposées dans l’ordre classique des Institutes ; et comme il avait d’abord cité Papinien, il aurait bien pu citer encore d’autres jurisconsultes qui, dans un autre sens et d’autres termes, auraient donné la définition de l’action dont il s’agissait. Ensuite, par l’interprétation des paroles, il explique la définition de Papinien, l’éclaircit par les citations de Cujas, et la montre conforme à celle des interprètes grecs. Immédiatement après il s’attaque à Fabrot, et prouve combien sont légères et subtiles ses accusations contre Paolo di Castro, contre les anciens interprètes étrangers, enfin contre Alciat. Dans l’ordre de ces accusations intentées par Fabrot, ayant d’abord nommé Hotman avant Cujas, il l’abandonna ensuite pour défendre Alciat, et après lui Cujas. Averti de son erreur, il se hâta de dire : Ma mémoire en défaut m’a fait nommer Cujas avant Hotman, mais Cujas une fois absout, je passerai à la défense d’Hotman. Il s’était bien promis de faire servir Hotman à ce concours ! mais au moment où il allait entamer cette défense, l’heure sonna pour la fin de la leçon.

Il l’avait préparée, cette leçon, la veille jusqu’à cinq heures du soir, s’entretenant avec ses amis et au milieu du bruit que faisaient ses enfants, car c’était