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et de caché comme sa vie. Le seul luxe que les riches et les grands se plaisent à étaler au dehors comme au dedans consiste dans le nombre des chevaux et des esclaves. Comme les Turcs font peu de dépenses pour leur logement, et que leur déménagement est facile à faire, ils changent souvent de maison et méme de quartier. À voir les Turcs chez eux, ils ont toujours l’air de gens qui arrivent et qui sont prêts à repartir ; on reconnaît toujours dans leurs mœurs et dans leurs habitudes des restes de la vie nomade.

Ce qu’on peut remarquer à Stamboul comme dans les autres villes turques, c’est qu’il n’y a que les mosquées et les sépulcres qui soient solidement bâtis ; les architectes musulmans n’oublient point que l’homme est passager sur la terre et que son habitation doit l’être aussi. Pourquoi d’ailleurs se mettre en garde contre le temps, puisque ce n’est pas le temps qui détruit ? On sait combien les incendies sont fréquens dans cette capitale ; il ne se passe pas d’année où quelque partie de la ville ne soit dévorée par les flammes. Un embrasement a souvent pour cause la négligence ou le manque de précautions, mais quelquefois aussi, c’est un esclave qui veut se venger de son maître, un homme qui en veut à son voisin, un Turc qui s’indigne de la marche des affaires publiques ; un incendie est souvent l’expression des mécontentemens du peuple. Dans nos langues d’Europe, nous appelons in-