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à la chasse, s’il a la migraine. Je sais bien qu’on se moque de ceux qui abusent de la permission ; mais puisque vous voulez avoir des tableaux de mœurs, ne faut-il pas que nous nous mettions souvent en scène, ne fût-ce que pour constater notre présence au milieu d’un peuple étranger. Lorsque j’ai quelque chose d’intéressant a vous apprendre sur les usages des Barbares, une scène curieuse à mettre sous vos yeux, exigerez-vous de moi que je me tienne à l’écart, et que pour vous parler de ce que j’ai vu, j’aille me cacher derrière un paravent ?

Vous saurez donc, mon cher ami, que lorsque nous quittâmes, le 27 juillet, le petit village de Keiklé pour visiter l’emplacement de Troie, notre cuisinier Michel et le fidèle Antoine avaient suivi nos bagages à Kounkalé ; il s’occupèrent d’abord d’avoir un logement, et n’en ayant point trouvé, ils eurent l’idée de louer une boutique pour quelques jours ; cette boutique n’avait que les quatre murailles, et quelques bancs ou estrades placés dans le fond et sur les côtés. Dans cet humble réduit, nos malles nous servent de lit, de sopha et de table. Les uns couchent étendus parmi les hardes, les autres passent la nuit sur les planches qui forment le devant de la boutique.

Comme nous étions presque toujours en course nous ne nous sommes guère aperçus des incommodités d’un pareil gîte. Mais l’accident qui nous était