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là que s’assemblaient les magistrats pour juger les différens ; près de l’Aréopage, on avait placé les autels des dieux ; là le pontife Calchas immolait les taureaux et les brebis. Il interrogeait les entrailles des victimes, les phénomènes du ciel, le vol des oiseaux pour connaître la volonté céleste et l’heure propice des combats. Cette place était aussi un marché ou bazar dans lequel on mettait en vente toutes sortes de provisions ; Homère nous dit qu’on y vendait du vin de Lemnos, et que les acheteurs donnaient en échange de l’argent, du fer, des peaux de bœufs et même des captifs.

Il est probable que les dépouilles des peuples vaincus se, trouvaient souvent au milieu des marchandises étalées dans ce bazar, et qu’on y vendait les femmes captives, que les Grecs dans leurs excursions regardaient toujours comme la partie la plus précieuse dé leur butin. Aussi le camp des Grecs était-il rempli de femmes esclaves ; toutes ces femmes veillaient aux soins du ménage, étendaient les tapis, préparaient les repas, lavaient les vétemens, présentaient la coupe de l’hospitalité ou du festin. Chaque chef avait une esclave favorite qu’il prenait quelquefois pour épouse. Achille avait promis à Briseis de l’emmener chez son père Pelée ; Ajax devait conduire la belle Tedmene à Salamine ; Agamemnon ne craignait pas de dire devant le grand prêtre Calchas qu’il préférait la jeune Criséis à la reine d’Argos. Il est à remarquer qu’aucun des