Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/438

Cette page n’a pas encore été corrigée

vestiges, du camp, en poussant vers ce lieu tous les fleuves, tels que le Rhésus, le Granique, le Caresus, le Rhodius, le divin Scamandre et le violent Simoïs. Jupiter, de son côté, versa continuellement des cieux un déluge d’eau, et Neptune, son trident en main, renversa les murailles, et livra leurs vastes débris aux flots écumeux. Quand les eaux eurent bien aplani le terrain jusqu’à l’Hellespont, le dieu permit aux fleuves de reprendre leur cours et couvrit de sable tout le rivage pour empêcher que la postérité ne pût jamais reconnaître le lieu où les murs des Grecs avaient été élevés. » — On peut conclure de ce passage de l’Iliade, qu’au temps où Homère écrivait, la mer avait commencé à se retirer. Malgré une assertion aussi positive, il s’est trouvé, des savans qui ont recherché et cru reconnaître les vestiges du camp des Grecs. Pour moi, je respecte trop les traditions homériques, pour croire que les ordres de Jupiter n’ont pas été accomplis, et pour avoir la prétention de retrouver des fossés et des murs qu’Apollon et Neptune ont détruits. Je me bornerai donc à vous exposer quelques conjectures sur la position des lieux, et j’y joindrai les souvenirs que me fournira l’Iliade.

Les Grecs avaient besoin du voisinage d’une rivière ou d’un fleuve pour l’usage de leur armée, et l’embouchure du Scamandre ou du Simoïs leur offrait cet avantage. Le Simoïs, devait traverser le