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seuls êtres vivans, dans ce pays, à qui il pût venir une pensée ou un souvenir comme celui dont nous étions préoccupés. La Troade, si poétique pour nous et qui l’est si peu pour les Turcs, présente véritablement deux spectacles ou plutôt deux contrées différentes. Les montagnes, les rivières, les plaines, n’ont pour ceux qui demeurent dans le pays et pour ceux qui viennent le visiter, ni le même nom ni la même histoire ; le ciel, la nature, les ruines des cités ne réveillent point les mêmes sentimens, et ne parlent point le même langage pour les habitans et pour les voyageurs ; aussi avons-nous remarqué plusieurs fois que nous étions les uns pour les autres un continuel sujet de curiosité, de surprise et même de défiance.