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tiens n’ont été abandonnées que depuis la conquête des Turcs. L’islamisme victorieux n’a pointa selon sa coutume, converti en mosquées les sanctuaires de l’Ida. Les moines musulmans n’aiment guères l’austère solitude, et, si je puis parler ainsi les échos du désert n’ont jamais beaucoup appris à redire les versets du Coran.

Après avoir traversé }es sites que je viens de décrire, on se trouve tout à coup devant une magnifique cascade dont la chute parait être de cinquante ou soixante pieds. Elle se précipite et bondit de roche en roche, jusqu’à ce qu’elle ait atteint le fond de la vallée qui est à trois ou quatre cents pas de la source. On monte sur des pointes de roc, et de là, on découvre un assez, grand bassin qui reçoit d’abord les eaux. Au-dessus de ce bassin est une caverne ou un antre profond, dans lequel roulent et s’amassent les eau du fleuve, et d’où elles s’échappent ensuite avec grand bruit. Le bassin est ombragé par des coudriers et des platanes ; au-dessus de la cascade, on voit quelques bouquets de pins et de chênes ; par delà, l’œil aperçoit un ravin stérile, un précipice effrayant. Si ce tableau est exact, vous avouerez que le Simoïs mérite bien les hommages de l’Épopée, et, qu’en s’échappant des flancs de la montagne, il se montre tout à fait digne de la divine origine qu’Homère lui a donnée.

Quand on est arrivé à la source du fleuve, on distingue facilement les quatre sommités de l’Ida ;