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À bord du Loiret, le 2 juin 1830

L’ETNA, LES CÔTES DE LA MER IONIENNE, ARRIVÉE À NAVARIN

Le vent était bon ; Messine fuyait derrière nous ; nos regards se portaient à notre gauche vers Reggio. Il existe entre cette ville et Messine la même différence qu’entre les deux rives. Reggio, fut aussi renversée par le tremblement de terre de 1783, mais elle n’a jamais pu se rétablir, et quarante-trois ans n’ont pas suffi, à relever ses ruines.

La nuit nous a surpris au sortir du canal : le lendemain 31 mai, au lever du jour, nous étions dans le golfe que les marins appellent Sparti-Venti. Le calme nous a retenus toute la matinée en présence de l’Etna ; le côté de cette montagne qui nous apparaissait ne présente qu’une teinte grisâtre, quelque chose qui ressemble au désert, on n’y distingue point les trois régions différentes remarquées par les voyageurs. Une verdure et une végétation rare et dépouillée de vie se montrent au penchant de la montagne ; aucun village, aucune