Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/289

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

attention à moi, et, le croirez-vous ? ces hommes n’ont pas été plus frappés de la vue d’un étranger et d’un habit européen que les chèvres qui paissaient aux alentours.

De l’embouchure du Caystre à Néopolis, on compte trois heures de marche. Le chemin d’Échelle-Neuve passe sur d’âpres collines ; ce ne sont que des sentiers étroits, coupés par des rocs ou remplis de pierres, nous avons aperçu, à une heure de distance, cette ancienne ville des Milésiens, qui, dans les langues modernes, conserve encore son premier nom. Placée au penchant d’une montagne et sur les bords de la mer, Échelle-Neuve, avec ses jardins et ses vignobles, avec ses maisons bien bâties et ses toits semblables à ceux de nos cités méridionales, présente d’abord l’aspect d’une ville agréable et importante. Je ne vous parlerai pas des débris d’une grande muraille et d’un aqueduc, que j’ai vu dans un vallon avant d’arriver à Échelle-Neuve, cet aqueduc qui portait autrefois les eaux de Néopolis à Éphèse, est si ruiné qu’on n’y reconnaît plus rien. C’est là que les auteurs placent l’ancienne Phygèla, petite cité dont l’histoire ne parlerait point, si elle n’avait eu la gloire de posséder un temple de Diane, bâti par Agamemnon à son retour de la guerre de Troie. Nous voilà arrivés à Néopolis, dans la maison de l’agent consulaire, pour qui M. Dupré, notre consul à Smyrne, m’avait remis une lettre de recommandation espé-